Qui sont Jules Mousseron et André Jurénil ?

 

Jules Mousseron est un poète français de langue picarde et mineur de fond à la Compagnie des mines d’Anzin. Il est particulièrement connu pour avoir créé le personnage de Cafougnette.

Jules Mousseron est né à Denain, au « coron Plat », dans une famille de mineurs ; il travaille lui-même à la mine dès l’âge de douze ans et un jour comme galibot. Lorsqu’il rencontre en 1886 Adélaïde Blottiaux, celle qui deviendra son épouse, il commence à écrire des vers pour elle, d’abord en français. Mais c’est en écrivant des textes en rouchi, sur les conseils de Julien Renard, qu’il présente dans les spectacles locaux qu’il commence à connaître un certain succès. Il publie son premier recueil, Fleurs d’en bas, en 1897.
Il « crée » en 1899 le personnage de Cafougnette, qui prendra progressivement de l’importance dans son œuvre jusqu’à devenir le thème comique central. La notoriété de Jules Mousseron s’étend alors bien au-delà de la région. Il reçoit les Palmes académiques en 1908. Il multiplie les spectacles, mais travaille toujours à la mine en tant que mineur de fond, et y restera jusqu’à sa retraite en 1926.
Il cesse pratiquement d’écrire en 1933. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1936. Son dernier recueil paraît à titre posthume en 1946.
La ville de Denain a matérialisé le personnage de Cafougnette en créant en 1950 un géant à son image.

 

André Jurénil est le nom de plume de Julien Renard né le 5 octobre 1867 à Roubaix (Nord), ouvrier sidérurgiste, mais aussi historien local et écrivain qui apporta énormément à la ville de Denain où il vécut jusqu’à sa mort le 4 décembre 1954.

Julien Edmond Renard quitta Roubaix, sa ville natale en 1879 pour Denain. Le jeune homme ne doit rien qu’a sa volonté de réussir, car il est issu d’une famille modeste qui ne lui permit pas de bénéficier de l’enseignement secondaire et d’accéder à la faculté des lettres de Lille au sein de laquelle il serait devenu un de ses plus brillants étudiants. Riche de son seul idéalisme et uniquement soutenu par lui, curieux du passé de sa région, il fournira depuis ses débuts en 1883 sous le pseudonyme d’André Jurénil anagramme de son véritable nom, la belle carrière d’un historien doublé d’un poète.

Toute sa carrière professionnelle se déroula au sein de la société des Hauts Fourneaux qui deviendra Usinor Denain en 1948, le sidérurgiste doit prendre sur le temps de son repos pour animer toutes les manifestations de caractère populaire, on le trouve à la tête des initiatives locales, qu’il s’agisse de commémorer la victoire de Villars lors de la bataille de Denain ou d’ériger un monument à la mémoire de ceux tombés pour la patrie.

Publiciste, conférencier, il n’est pas de journal ou de revue ni de ville du nord qui n’ait reçu ses chroniques ou entendu sa parole. Ses sujets traitent toujours d’histoire locale ou régionale, d’archéologie, de beaux-arts et plus spécialement de musique.

Que ce soit par la plume ou par la parole, le point de vue auquel il se place est le développement de l’éducation générale telle que l’envisagent les formations postscolaires, mais sa physionomie tire son caractère de ce que, vivant au pays de la mine, il a mis en évidence les nuances particulières, la saveur, la richesse imagée et la malice du texte parlé.

En 1900, il crée le journal « Le Galibot ». Ayant discerné parmi les premiers la valeur littéraire des œuvres poétiques de Jules Mousseron à qui il conseille judicieusement d’écrire en rouchi, il s’attache à les faire connaître.

En 1943, à la mort de Jules Mousseron, il se consacre à sa mémoire ; il crée à Denain le musée Jules Mousseron inauguré le 25 novembre 1949 ; il y rend présent et parlant le souvenir du mineur poète devenu son ami. Œuvre personnelle de Monsieur Renard, le musée Mousseron est l’embryon d’où sortira un jour dans cette région de laborieuse et de rude industrie, le musée de la mine que l’on envisage d’y créer.

M. Renard, en assume bénévolement la conservation et l’oubli de ses intérêts achève de le peindre : des quelque cinq cents conférences auxquelles il a participé, il n’a jamais voulu qu’aucune ne soit rétribuée. Honorant sa ville de Denain, honoré de ses habitants à l’amélioration du sort desquels il se dévoue de longue date dans les œuvres sociales, nul n’est plus digne que cet homme de bien, au terme de sa vie et de sa carrière longue de soixante-deux ans, de recevoir les plus grands honneurs.

En 1947, le comité des fêtes de la Rue de Valenciennes (Maréchal Leclerc) crée le géant Cafougnette qui fut baptisé en 1948 dans la cour de la ferme Lambelin avec pour parrain André Jurénil, l’ami de Jules Mousseron.

Une prestigieuse décoration lui fut remise le 23 avril 1950 lors d’une cérémonie d’investiture organisée par la Municipalité de Denain et par les sociétés locales au théâtre de Denain au cours de laquelle André Jurénil était élevé au rang de Chevalier de la Légion d’Honneur.

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